SHS Web of Conferences (Jan 2016)
Constructions participiales absolues et liaisons de prédications : au-delà du lien syndétique
Abstract
Historiquement reliée à l’ablatif absolu de la grammaire latine, la proposition ou construction absolue (CPA) qui associe « deux termes dans une relation prédicative, sans expliciter par une marque formelle leur rapport entre elles, ni avec le reste de l’énoncé » (Riegel et al. 2009 : 356) a été évoquée par nombre de linguistes, mais c’est surtout Suzanne Hanon (1989) qui y a consacré un ouvrage entier. Le second terme peut prendre la forme d’un adjectif (Il se promenait, la tête basse), d’un groupe prépositionnel (Il se promenait les mains dans les poches) ou encore d’un participe prédicatif, le cas que nous examinerons ici (Son amie rentrant demain, il a nettoyé l’appartement).. L’examen des traits définitoires de la construction participiale absolue révèle des caractéristiques paradoxales : D’une part, elle se situe dans un rapport de dépendance/ subordination par rapport à une prédication régissante, et même si elle constitue une prédication (une « phrase »), il y a toujours absence de flexion verbale marquant l’accord de personne, le temps, le mode ou l’aspect. D’autre part, il y a absence de lien/ marque syndétique du rapport entre la CPA et la proposition régissante : Aucun connecteur de type adverbial, prépositionnel ou conjonctionnel n’indique donc obligatoirement la relation, ce qui engendre un fonctionnement apparemment autonome.Notre contribution se donne pour but de préciser le mode de fonctionnement et le statut des constructions participiales absolues.