Mosaïque (Jun 2009)

Plaute et la tragédie

  • Jean Christian Dumont

DOI
https://doi.org/10.54563/mosaique.565
Journal volume & issue
no. 1

Abstract

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Si tragédie et comédie paraissent antinomiques, on constate, depuis Euripide, des échanges multiformes entre les deux genres dramatiques. Les formes de l’inspiration tragique chez Plaute ont occasionné des études diverses. Je voudrais, ici, rappeler les effets tragiques créés par la peur de la mort ou l’évocation de la guerre. Trois personnages de Plaute sont en danger de mort et leur salut tient les spectateurs en suspens : dans le Miles Gloriosus, Palestrion dont les ruses serviles peuvent réellement l’envoyer sur la croix ; Palestra du Rudens, qui se débat contre la noyade sous les yeux indifférents de celui qui ne sait pas qu’il est son père ; Tyndare des Captifs, condamné à mort par son nouveau maître (qui ignore également qu’il est son père) pour s’être dévoué en faveur de son ancien maître. Les analogies du Miles gloriosus avec l’Hélène d’Euripide en font une réflexion sur la violence et la guerre. Dans les Captifs la captivité est une conséquence de la guerre qui crée une ambiance désolée dans presque toute la pièce, en contraste avec la joie de la fin, coïncidant avec le retour de la paix — et de la comédie, qui l’emporte sur la tragédie.