Digital Studies (Mar 2015)

Inner Margins of the Literary Digital Text: From Allusion to Rewriting

  • René Audet

DOI
https://doi.org/10.16995/dscn.43

Abstract

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This paper aims to take into account the process of annotation as it can be inserted in a literary text driven by digital culture. Focusing on a corpus of digital literary texts, it will study how writers use hyperlinking as a way to build a network of allusions or commentaries inside the boundaries of their own text, or as support of reading of an another text. Three ranges of use are to be exposed. The first acts as a mediated reading of one's own work. Guillaume Vissac's Accident de personne, published as a twitter feed in 2010, has been edited as a (digital) whole by digital editor publie.net. The author used hyperlinks to reinforce patterns of similarity between characters and specific circumstances. The second use of semantic links inserts essayistic discourse and urban fabulation, as it can be found in François Bon's Tiers livre, in the web of its tentacular work and in a discursive ground of the social and literary environment of the writer. The third range of use covers writing-as-reading works, where links enact a set of commentaries or a way of rewriting a prior text. Philippe De Jonckheere's site, Désordre.net, and more specifically his project "Tentative d'épuisement de Tentative d'épuisement d'un lieu parisien de Georges Perec," build on this idea. This project takes Perec's own reading of an urban place which tries to exhaust the real world by description, and adds a layer of hyperlinks giving back a reading of the reality depicted by Perec. These three uses show how literary writing in a digital context inherit from the tradition of marginal annotation and inscribe it in the most basic function of electronic publication, which is linking. In that perspective, links appear as a way to build a multidimensional textuality based on the depth of a virtual network. Cet article vise à examiner les façons dont l'annotation est mobilisée dans un texte littéraire en contexte numérique. L'étude d'un corpus d'oeuvres littéraires numériques permet de mieux comprendre comment les hyperliens construisent des réseaux d'allusions ou de commentaires à l'intérieur des textes, ou agissent comme support pour la lecture d'autres textes. Trois principaux usages sont ici abordés. Le premier se présente comme la médiation de la lecture qu'une personne fait de sa propre oeuvre. D'abord un fil twitter paru en 2010, 'Accident de personne', de Guillaume Vissac, a été publié comme un livre (numérique) par l'éditeur numérique publie.net. L'auteur utilise des hyperliens pour renforcer les similarités entre les personnages et des circonstances apparentées. Le deuxième usage de liens sémantiques permet d'insérer un propos essayistique et une fabulation urbaine au sein d'une œuvre tentaculaire comme le 'Tiers livre' de François Bon, marquée par l'environnement socio-littéraire de l'écrivain. Le troisième type d'usage s'inscrit dans le cadre d'oeuvres où la lecture devient écriture, où les liens introduisent des commentaires dans un texte antérieur ou le réécrivent. Participe à cette logique le site 'Désordre.net' de Philippe De Jonckheere, et plus particulièrement son projet "Tentative d'épuisement de 'Tentative d'épuisement d'un lieu parisien' de Georges Perec." Ce projet s'appuie sur l'oeuvre de Perec, qui vise à épuiser le monde réel par sa description, ce qui est une forme de 'lecture', et d'ajouter une couche d'hyperliens qui proposent leur propre lecture du monde dépeint par Perec. Ces trois usages illustrent comment l'écriture littéraire en contexte numérique se place dans la continuité de la tradition des annotations marginales pour l'inscrire dans la fonction fondamentale de la publication numérique qu'est l'hyperlien. Les liens apparaissent ainsi comme un moyen d'élaborer une textualité riche qui repose sur l'ampleur d'une réticulation virtuelle.

Keywords