E-Spania (Sep 2013)

La corruption de la monarchie unie ibérique dans le miroir de la corruption des États asiatiques (Grand Mogol et Arakan)

  • Hugues Didier

DOI
https://doi.org/10.4000/e-spania.22818
Journal volume & issue
Vol. 16

Abstract

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Frei Sebastião Manrique (†1669) vivait à Rome quand il rédigea et publia l’Itinerario de las misiones orientales. Il était dans une position délicate, puisque le Saint-Siège n’avait toujours pas reconnu l’indépendance du Portugal de 1640. Il avance donc masqué pour faire le bilan de la défunte monarchie ibérique unie sur la scène asiatique. C’est pourquoi la légende, apparemment bouddhiste et birmane, de l’Éléphant blanc lui fournit l’occasion d’évoquer le rôle néfaste des validos, sans avoir jamais à citer les noms de Lerma ou d’Olivares. Un sermon sur le même sujet, en théorie adressé au roi bouddhiste de l’Arakan (ouest de l’actuelle Birmanie), semble inintelligible hors d’une cour européenne. De plus, il évoque longuement la corruption répandue en Asie sans évoquer jamais la vénalité des Portugais, vénalité dont les conséquences seront fatales pour le royaume bouddhiste d’Arakan (Birmanie), puisqu’après l’avoir défendu, en qualité de mercenaires, contre l’empire musulman voisin du Grand Mogol, ils se laisseront suborner pour le lui livrer.

Keywords