Revue Forestière Française (Jun 2017)

La sylviculture allemande et ses « hectares fantômes » au tournant des XIXe et XXe siècles

  • Jawad Daheur

DOI
https://doi.org/10.4267/2042/65338
Journal volume & issue
Vol. 69, no. 3

Abstract

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Au XIXe siècle, l’industrialisation et l’urbanisation accélérée des pays d’Europe nécessitaient d’énormes quantités de bois pour la construction, le soutènement des mines, les traverses de chemin de fer, les poteaux électriques et la pâte à papier. Faisant face à une demande en bois d’oeuvre croissante, les forestiers allemands parvinrent à augmenter les rendements tout en maintenant une exploitation forestière soutenable. Malgré ces efforts, la production domestique ne parvint plus à couvrir la demande en bois d’oeuvre à partir des années 1860. Plutôt que de piller ses forêts, l’Allemagne préféra recourir à des importations massives depuis les pays voisins. L’article examine cette question au tournant des XIXe et XXe siècles, lorsque l’Empire allemand devint le deuxième importateur de bois d'oeuvre au monde. En s’appuyant sur la notion d’« hectares fantômes », développée par les historiens de l’économie et de l’environnement, il plaide pour une approche combinant l’histoire de la sylviculture et celle du commerce du bois.