Revista Criação & Crítica (Dec 2023)

Je traduis toujours dans une autre langue, je ne suis l’hôte d’aucune : le thème et l’éthique

  • Alice Maria Araújo Ferreira

Journal volume & issue
no. 37

Abstract

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La direction en traduction organise la plupart des discours sur l’éthique qui s’articule souvent autour de la relation national/étranger et de la position de celui qui accueil, c’est-à-dire de celui qui traduit l’étranger dans sa langue. En ce sens, l’éthique se présente comme un rapport de soi envers l’autre, de la traduction envers l’original, une hospitalité, une fidélité. Henri Meschonnic quant à lui, analysant l’éthique à l’instance du sujet, la définit dans un double rapport à soi et à l’autre, qui émerge du rapport des sujets au vivre. Ce double rapport comparait se manifeste dans notre essai, d’une part, dans le thème, puisque dans cette direction l’original et l’altérité ne sont pas du même côté, et d’autre part, chez le sujet e/i-migré qui ne sépare pas ce que la distance a éloigné. Nous partons d’un récit personnel de migration et traduction qui met en scène les rapports affectifs que le sujet é/i-migré entretient avec les langues qui lui servent à vivre. Dans un second temps, l’éthique du traduire étant liée à la conception même de traduction comme relation, c’est ce rapport qu’il nous faudra questionner, ou plutôt les rapports. Peut-on traduire dans un double rapport éthique lié à l'altérité et à l'original qui, cette fois, ne sont pas du même côté ? Ou encore, comment (car c'est toujours un mode) être éthique avec soi-même et avec l'autre tel que les deux versants se constituent comme sujet par/dans la relation ?

Keywords