Akofena (Sep 2023)
Solennités énonciatives des tam-tams parleurs en hommage aux morts chez les Lyela de Jijir : de la perspective rhizomique d'une pratique rituelle
Abstract
Résumé : Le tam-tam est un instrument angulaire voire tutélaire dans la société traditionnelle africaine. Le tam-tam possède une âme car il parle. Le langage du tam-tam articule la vie et la mort pour redéfinir les contours de la perception et du traitement de cette dernière en vue de lui donner un visage plus humain. S’il est établi que la mort est l’affaire des vivants, il est aussi intéressant de s’interroger sur la façon dont sa célébration participe de la mise en évidence des rôles des vivants. La présente analyse vise tout d’abord à examiner les éléments formels du tam-tam en décrivant les différentes caractéristiques que la société lui assigne et qui reflètent les multiples enjeux de ses missions au cœur du quotidien des peuples qui en font un élément d’identification socioculturelle. En plus de cela, l’étude procède à l’élaboration d’une monographie des acteurs que l’on pourrait structurer en acteurs directs que sont les batteurs, les danseurs, les spectateurs et les acteurs indirects qui renvoient à l’ensemble des esprits pour lesquels les sons des tam-tams apparaissent comme une rénovation de leur mémoire au sein des vivants ne sont qu’un chemin vers cette finitude qu’est le royaume des ancêtres. Cette approche descriptive est enrichie d’une perspective interprétative qui permet de distinguer le contenu du message des tam-tams tout d’abord selon le sexe de celui qui est le sujet du rituel. Il est ensuite question de mettre en corrélation les battements des tam-tams et l’espace, le temps mais aussi le rythme des pas de danses qui les accompagnent pour créer cette symphonie gage de cet art total qui configure le vivre africain sous toutes ses moutures. Mots-clés: culture ; littérarité ; société ; art ; interprétation