LHB Hydroscience Journal (Dec 2022)
Les régimes de crue et étiage de l’Oubangui à Mobaye, Haut-bassin du Congo
Abstract
RÉSUMÉCet article caractérise les variabilités interannuelles de régimes de crue et d’étiage sur l’Oubangui à Mobaye (403 800 km2) et son affluent le Mbomou à Bangassou, et les fluctuations de leurs ressources en eau. Les Qmini ont enregistré une forte baisse (−23%) ainsi que les Qmaxi (−12%) à Mobaye, alors que les Q extrêmes du Mbomou ont une évolution paradoxale : réduction des Qmaxi de −16% (1969–1993) et stationnarité des Qmini sur la période 1951–1995. Le Qmaxi à Mobaye (13 100 m3/s) a divers temps de retour selon les périodes avec une loi GEV (350 ans en 1938–2015 et 120 ans en 1951–1995) et Gumbel (60 ans en 1938–2015 et 33 ans en 1951–1995), contre 130 ans (GEV) et 20 ans (Gumbel) à celui du Mbomou (4 330 m3/s). Pendant que les Qmini à Mobaye (246 m3/s en 1938–2015 et 266 m3/s en 1951–1995) ont des fréquences de 60 ans (GEV) et 38 ans (Gumbel) en 1938–2015 ; et 38 ans (GEV) et 26 ans (Gumbel) en 1951–1995. Or le Qmini du Mbomou montre des temps de retour de 117 ans (GEV) et 20 ans (Gumbel). Les crues ont été plus faibles en 1983 à Bangassou et en 1990 à Mobaye, dont les modes respectifs sont notés en 1966 et en 1961 dans la décennie 1960 hyper-humide. L’indice d’irrégularité R moyen interannuel à Mobaye est plus faible que celui du Mbomou, expressif d’un écoulement hortonien dominant sur le Mbomou. Par ailleurs, une rupture précoce est détectée (1968) avec une baisse des Qmaxi sur le Mbomou (−16% en 1969–1993) et une autre tardive (1981) à Mobaye (−12% en 1982–1993). Pendant que les Qmini sont réduits sur l’Oubangui (−29% en 1969–1993), ceux du Mbomou sont stationnaires. Ces résultats témoignent d’une instabilité des régimes des Q extrêmes et surtout d’une sévérité de la sécheresse en cours à Mobaye et à Bangassou. Son impact est donc établi dans ce bassin amont de l’Oubangui, réduisant ses ressources en eau et donc un frein au transfert de ses eaux vers le Lac Tchad.
Keywords