Cahiers d’Études Romanes (Jul 2021)

Régences et pouvoir des femmes

  • Giuliano Ferretti

DOI
https://doi.org/10.4000/etudesromanes.12443
Journal volume & issue
Vol. 42
pp. 233 – 251

Abstract

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Cet article établit un parallèle historique entre ces deux souveraines du Grand siècle, mère et fille, l’une reine de France et l’autre duchesse de Savoie. Les deux furent régentes et firent face à une lutte violente menée par leurs proches en vue du contrôle de l’État. Malgré ses talents politiques et artistiques, la première fut défaite, puis obligée à quitter la France et à mourir en exil. La seconde, moins cultivée, moins préparée, moins habile sur le plan politique, et toute tournée vers la vie de cour qui faisait ses délices et sa réputation, subit comme l’autre l’échec et l’humiliation de la guerre, la fuite et presque l’exil. Des circonstances exceptionnelles lui permirent en revanche de surmonter ces obstacles, de revenir au pouvoir et de s’imposer à ceux mêmes qui avaient triomphé sur sa mère. Le parallèle entre ces deux souveraines régentes souligne le rôle difficile et incertain des femmes qui occupent des hautes fonctions dans l’État au xviie siècle. Bien que destinées à jouer un rôle mineur dans les affaires de leur pays, Marie de Médicis et Christine de France offrent, l’une par l’échec et l’autre par la réussite, l’exemple parfait des “Femmes d’État” au Grand siècle.

Keywords