Italies (Dec 2017)
Minnie, enfant candide sous la plume de Massimo Bontempelli
Abstract
Minnie la candida, pièce de théâtre écrite par Massimo Bontempelli entre 1925 et 1927, propose une critique de la diffusion de l’artificialité à l’époque moderne. Nature et homme se reflétant entre eux, la perte de tout caractère authentique de la première, due à la modernisation des villes, correspond à la perte de toute spontanéité chez le deuxième. À travers une étude du chronotope de l’œuvre et du langage de la protagoniste, cet article montrera la façon dont l’étrangère Minnie, une adulte à laquelle on prête des caractères tout à fait enfantins, apparaît comme étrange (à la limite de la folie) auprès des autres personnages et des lecteurs/spectateurs. Alors que les vrais étrangers – étrangers à eux-mêmes – sont en fait les autres personnages qui illustrent l’époque moderne mécanique et standardisée où ils vivent. L’enfance – en véhiculant une fonction éthique vouée à l’échec – se déterminera ainsi comme la période de la spontanéité, de la naturalité et de la candeur, opposée à l’âge adulte conçu comme porteur de mécanicité, d’artificialité et de dépersonnalisation.
Keywords