SHS Web of Conferences (Jul 2014)

Créativité, au(c)torisation et dialogisme : le mémoire de master MEEF, miroir de l’expérience psychique ?

  • Delarue-Breton Catherine

DOI
https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801109
Journal volume & issue
Vol. 8
pp. 2751 – 2766

Abstract

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L’écriture d’un mémoire de master signe simultanément, pour la plupart des étudiants qui s’engagent dans ce parcours, l’entrée dans la recherche et l’entrée dans l’écriture longue. Notre projet est de chercher à comprendre, à partir de l’analyse d’écrits successifs des étudiants, dans quelle mesure l’écrit mémoire – en tant que produit – est susceptible de révéler la nature d’un processus, au cours duquel des étudiants de master s’autorisent ou non l’émergence d’une voix propre à partir des voix d’autrui. Autrement dit, il s’agit pour nous de chercher à identifier quelques unes des marques linguistiques d’une auctorialité en devenir, que nous appelons, donc, au(c)torisation. Certaines formes linguistiques notables, comme les hésitations pronominales entre je et nous ou entre nous et on, attestent des tensions supportées par le sujet écrivant apprenti chercheur, notamment entre intégration dans une communauté discursive et émergence du sujet auteur, entre retrait objectif et implication personnelle, mais ne suffisent pas à garantir l’aboutissement du processus de négociation dialogique visant à élaborer sa propre voix à partir de celles d’autrui. D’autres en revanche, relatives à l’intégration des sources ou au statut épistémique des assertions par exemple, sont susceptibles de traduire des différences dans l’attitude – plus ou moins créative – du scripteur. Le mémoire de master pourrait ainsi porter les traces d’une forme d’au(c)torisation et révéler quelque chose de la manière dont on devient – ou non – auteur.