Argumentation et Analyse du Discours (Oct 2024)

« Superstition ain’t the way ». L’optimisme du théoricien du complot

  • Marco Mazzeo,
  • Adriano Bertollini

DOI
https://doi.org/10.4000/12hve
Journal volume & issue
Vol. 33

Abstract

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Cet article aborde le thème des théories du complot d’un point de vue rhétorique et philosophique à partir d’une étude de cas récente : la série documentaire The Ancient Apocalypse de Graham Hancock, produite par Netflix1. Dans ce long documentaire, l’auteur émet l’hypothèse d’une conspiration voulue par les représentants académiques de l’archéologie : ils refuseraient à dessein de reconnaître l’existence d’une ancienne civilisation, hautement développée techniquement et disparue avant la dernière période glaciaire. La raison de cette résistance serait le désir des archéologues de maintenir une position de pouvoir et de prestige qu’ils devraient abandonner s’ils acceptaient un tel changement de paradigme. Le discours de Hancock servira de corpus textuel à analyser d’un point de vue rhétorique en vue d’interroger l’hypothèse philosophique selon laquelle les théories du complot peuvent être comprises comme une forme de superstition (que l’on distingue de la magie, § 1). Dans cette optique, nous nous intéressons à chacune des preuves techniques utilisée pour la persuasion. D’abord, l’éthos (§ 2) qui permet à l’orateur d’apparaitre comme une figure marginale et crédible car dérangeante. Nous analyserons ensuite le logos (§ 3), caractérisé par des sophismes, une logique ambivalente et un récit mythologique faisant office de preuve historique. Enfin (§ 4), nous nous concentrons sur le pathos, qui présente une forme de désintérêt et encourage une disposition à l’inaction.

Keywords