Italies (Dec 2015)

L’image du soldat dans le roman d’Italo Calvino Le Sentier des nids d’araignée

  • Maria Pia Mischitelli

DOI
https://doi.org/10.4000/italies.5301
Journal volume & issue
Vol. 19
pp. 283 – 295

Abstract

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Pour comprendre la poétique calvinienne dans le contexte qui nous intéresse, il nous a semblé intéressant de partir d’une première réflexion, celle de Paul Braffort qui considère comme récurrent chez Calvino le prisme : forêt - racines - labyrinthes. Éléments faisant également référence à une géopoésie de ce roman-paysage que nous nous proposons de creuser. Ce récit initiatique, qui voit le jeune Pino, enfant-soldat, nous rappelle la sortie de l’Humanité de l’état de Nature (la Chute après la Grâce, le renvoi du Jardin d’Éden) et l’entrée dans l’Histoire : la grande Histoire avec ses guerres fratricides qui l’éloignent de cette Nature rêvée, idéalisée. La Nature est une des protagonistes du récit ; en l’espèce la Riviera di Ponente. Il s’agit d’une Nature idyllique, comme celle des contes, encore capable de magie. Un Paradis perdu. Cependant, c'est bien une poésie du lieu ou géopoésie païenne, presque animiste que décrit notre auteur. La dimension géopoétique confère au récit cette poésie où le merveilleux fait corps avec le lieu « sacré » et « consacré », en l’occurrence la Ligurie de Calvino, qui a toujours eu pour l’auteur une valeur heuristique de theatrum mundi. La géographie de la forêt devient alors géo-graphie ; le temps et l’espace pensés, pensants. Les corps sont eux-mêmes des mondes, des territoires en transformation à cause de la guerre.

Keywords