Akofena (Mar 2022)

Les défis de l’idéal universaliste de justice, de sécurité et de paix face aux nouveaux modes de légitimation du recours à la force en droit international contemporain

  • Pierre-Pépin KWAMPUKU LATUR

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.n5v3.41.22
Journal volume & issue
Vol. 3, no. 5
pp. 465 – 486

Abstract

Read online

Résumé : L’Organisation des Nations Unies a été créée en 1945 pour répondre au double défi de l’universalité et de la paix. Pour assurer la paix universelle par le droit, le Conseil de sécurité de l’ONU a été chargé d’assurer le contrôle multilatéral du recours à la force. Le dispositif de la sécurité collective onusienne reposait désormais sur les principes de l’interdiction du recours à la force et du règlement pacifique des différends. Le recours à la force devait faire l’objet de l’autorisation du Conseil de sécurité qui est le seul organe habilité de contrôler et apprécier les situations susceptibles de constituer des menaces à la paix et la sécurité internationale. Et l’universalité de la paix et la sécurité pour tous devait, sous le contrôle du Conseil de sécurité devait reposer sur le Comité d’Etat-Major des armées des Etats-membres de l’ONU. Malheureusement, cet organe subsidiaire du Conseil de sécurité de l’ONU n’a jamais vu le jour à cause des rivalités et conflits de leadership au sein du Conseil de sécurité, miné à l’époque par l’antagonisme Est-Ouest, de telle sorte que les organismes régionaux de sécurité, comme l’OTAN et l’Union européenne exercent, parfois abusivement les attributions du Conseil de sécurité. Malgré leur rigueur, les règles introduites par la Charte n’ont pas empêché le déclenchement de nombreuses guerres en dehors des mécanismes prévus et même de la part des Etats-membres du Conseil de sécurité de l’ONU, à l’instar des Etats-Unis en Afghanistan en 2001 et Irak en 2003. Actuellement, c’est le tour de la Russie de mener des opérations militaires en Ukraine sans le mandat du Conseil de sécurité.

Keywords