Ziglôbitha (Dec 2022)
Pour une lecture écocritique des Fables du moineau de Sami Tchak
Abstract
Résumé : L’innovation n’est pas l’apanage des sciences exactes. La tendance qui ramènerait tout à la seule sphère technologique est une posture erronée. En effet, tout renouvellement est un processus cognitif inséparable des facteurs culturels et socio-économiques. Or, la littérature est au cœur même de ces facteurs dans la mesure où les œuvres littéraires représentent la complexité de l’humanité et du monde vivant. Ainsi, dans Les Fables du moineau, Sami Tchak présente un dialogue imaginaire entre Aboubakar et un moineau sur les interactions au sein de la nature. L’objectif de cette étude est de mettre en lumière la façon dont ce dialogue constitué d’une série de fables ponctuées par l’anaphore, véhicule une pensée écologique ancrée dans l’observation minutieuse des êtres et des choses. Ainsi, la lecture de cet ouvrage convoque l’écocritique qui permet d’analyser la manière dont sont représentés les rapports entre les humains et la nature. L’étude révèle les différents aspects de la violence parfois gratuite dont sont victimes les menus êtres vivants. Elle postule la nécessité du respect tant pour les animaux les plus petits que les plus grands. Bien plus, elle montre comment les êtres les plus fragiles sont parfois les plus forts, grâce à leur extraordinaire capacité de mobilité et d’adaptation à l’environnement. Ces enseignements incitent à la prise de conscience de la fragilité de tous les êtres vivants, et par extrapolation de toutes les institutions humaines, qui oublient vite que leur gestation commence toujours par une petite graine. La question écologique constitue donc une quête collective.
