Voix Plurielles (Dec 2022)
Le refus de se taire : L’écriture de la maladie comme travail féministe
Abstract
À travers l’étude de deux autopathographies, Petite de Geneviève Brisac et Hors de moi de Claire Marin, cet article propose de réfléchir à une écriture féministe de la maladie. Dans un premier temps, nous examinons les façons dont Brisac et Marin dévoilent et dénoncent une médecine hostile aux femmes. Nous réfléchissons ensuite aux contraintes éthiques que les auteures doivent affronter lorsqu’elles relatent leur souffrance. Ancrée dans le féminisme « rabat-joie » (concept articulé par Sara Ahmed et revisité par Erin Wunker), cette réflexion soutient la littérature fournit un lieu essentiel où les écrivaines malades ou guéries peuvent refuser un silence qui leur est imposé à la fois par l’établissement médical et par la société en général. En refusant une pression vers le bonheur et vers le silence, des auteures telles que Brisac et Marin peuvent entreprendre le devoir féministe de dévoiler et dénoncer les oppressions qui les font souffrir.
Keywords