Canada Communicable Disease Report (Jul 2021)

L’élaboration d’une réponse de santé publique communautaire à une éclosion de glomérulonéphrite poststreptococcique dans une collectivité des Premières Nations

  • Jeffrey Jacob,
  • Natalie Bocking,
  • Ruben Hummelen,
  • Jenna Poirier,
  • Len Kelly,
  • Sharen Madden,
  • Yoko Schreiber

DOI
https://doi.org/10.14745/ccdr.v47i78a07f
Journal volume & issue
Vol. 47, no. 78
pp. 373 – 381

Abstract

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Contexte : La glomérulonéphrite poststreptococcique (GNPS) est une affection rare à médiation immunitaire qui survient généralement chez les enfants à la suite d’une infection par le streptocoque du groupe A. La GNPS n’est pas considérée comme une maladie d’importance pour la santé publique, ou à déclaration obligatoire, au Canada. Une incidence plus élevée de GNPS a été décrite chez les populations autochtones du Canada. Il n’existe aucune directive nationale ou provinciale pour définir ou gérer les éclosions de GNPS. Objectif : Décrire une éclosion de sept cas pédiatriques de GNPS dans une collectivité éloignée des Premières Nations dans le nord-ouest de l’Ontario et la mise au point d’une stratégie d’intervention de santé publique à l’échelle de la collectivité. Méthodes : À la suite d’une revue de la littérature, une stratégie d’intervention a été établie. La stratégie consistait à dépister chez tous les enfants de la collectivité la présence d’un œdème facial ou périphérique ou de lésions cutanées, et à prescrire un traitement par antibiotiques si un tel œdème est constaté. Des définitions de cas, de contacts et d’éclosions ont également été élaborées. L’objectif de l’intervention était de rompre la chaîne de transmission d’une possible souche néphritogène de streptocoque circulant dans la communauté. Des données démographiques, cliniques et de laboratoire pertinentes ont été recueillies pour tous les cas. Résultat : Sept cas pédiatriques de GNPS se sont présentés au poste de soins infirmiers communautaire entre le 25 septembre et le 29 novembre 2017. Un dépistage des lésions cutanées à l’échelle de la collectivité a été réalisé pour 95 % des enfants de la communauté, y compris 17 contacts familiaux, ce qui a permis d’identifier le dernier des cas. Dix-neuf contacts familiaux adultes ont également été examinés. Dix contacts pédiatriques et deux contacts adultes présentant des lésions cutanées ont été traités avec une dose de pénicilline intramusculaire, et six contacts pédiatriques ont reçu de la céphalexine par voie orale. Aucun autre cas n’a été identifié à la suite de ce dépistage. Conclusion : La GNPS continue de se produire dans les populations autochtones du monde entier à des taux plus élevés que dans la population générale. En l’absence de déclaration obligatoire au Canada, le fardeau de la GNPS reste sous-estimé et pourrait nuire aux interventions de santé publique en amont et en aval. Des directives de santé publique fondées sur des données probantes sont nécessaires pour gérer les éclosions dans le contexte canadien. Le protocole d’intervention communautaire élaboré pour contenir l’éclosion de GNPS dans cette collectivité des Premières Nations peut servir de modèle pour la gestion des futures éclosions de GNPS.

Keywords