Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems (Jan 2003)

REPEUPLEMENTS EN ALEVINS NOURRIS ET DÉMOGRAPHIE DE LA POPULATION DE TRUITE (SALMO TRUTTA L.) DANS LE REDON, UN AFFLUENT DU LAC LÉMAN INTERROMPU PAR UN OBSTACLE

  • CHAMPIGNEULLE A.,
  • MELHAOUI M.,
  • GILLET C.,
  • CAUDRON A.

DOI
https://doi.org/10.1051/kmae:2003020
Journal volume & issue
Vol. 0, no. 369
pp. 17 – 40

Abstract

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La démographie d’une population de truite (Salmo trutta L.) a été étudiée, dans un contexte de repeuplements en alevins nourris, sur le Redon, un affluent du lac Léman. On trouve sur le Redon une situation typique de nombreux affluents du Léman : une zone aval ouverte sur le lac mais rapidement interrompue par un obstacle empêchant la remontée des truites de lac. Des relâchers d’alevins nourris issus d’œufs de géniteurs sauvages de truite de lac ou de géniteurs domestiques, pratiqués en fin de printemps-début été à des densités de 40-60 ind./100 m2, fournissent un recrutement additionnel important pouvant constituer la part dominante du peuplement automnal en 0 +, puis 1 +. Sur les zones ouvertes à la pêche, colonisées ou non par la truite de lac, la densité de la population automnale en place s’effondre entre le stade 1 + et les stades > 1 +. Les résultats comparatifs entre zones ouvertes ou fermées à la pêche indiquent que la pêche peut être un facteur de mortalité important. La dynamique comparée des truites d’origine lacustre ou sédentaire suggère l’existence d’un taux de sédentarisation plus faible pour les 1 + issus de truites de lac comparativement aux 1 + issus de la fraie de truites sédentaires en zone de réserve. Une expérimentation suggère l’existence de mouvements de dévalaison ayant lieu avant octobre et touchant préférentiellement les 0 + d’origine lacustre ayant eu la croissance initiale la plus forte. L’étude montre que : - des alevins nourris d’origine lacustre ou domestique, relâchés en fin de printemps-début été, fournissent des géniteurs de truite de lac remontant dans la rivière de relâcher, avec cependant une proportion moindre (4 fois) dans le cas de l’origine domestique comparativement à l’origine lacustre. Malgré leur forte contribution aux stades de juvéniles 0 + et 1 +, les alevins domestiques de pisciculture contribuent peu aux retours de géniteurs de truite de lac. - dans le cas d’une des 4 cohortes étudiées, un alevinage limité (6 000 alevins lacustres d’une autre rivière) a eu une contribution majeure au stock de géniteurs de truite de lac remontant dans le Redon. Les autres relâchers, d’importance voisine, ont eu des contributions plus faibles mais non nulles. Les résultats suggèrent que les repeuplements en alevins nourris, répétés pendant plusieurs décennies, ont pu potentiellement accroître les possibilités de brassages inter-affluents et inter-souches.

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