INRAE Productions Animales (Apr 2014)

Évolutions et perspectives de l’élevage des ruminants dans les montagnes françaises

  • B. MARTIN,
  • M. LHERM,
  • C. BÉRANGER

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.2014.27.1.3050
Journal volume & issue
Vol. 27, no. 1

Abstract

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La marginalisation progressive de l’agriculture de montagne constatée jusque dans les années 1970 a pu être globalement enrayée grâce au dynamisme des acteurs montagnards et aux politiques de soutien mises en place par les pouvoirs publics. Les exemples de réussites locales comme celles des montagnes du Beaufortain ou de l'Aubrac ne doivent cependant pas occulter les fortes disparités qui perdurent au sein et entre les différents massifs montagneux, ni le nécessaire soutien des pouvoirs publics qui ont mis en place depuis 40 ans différentes formes de soutiens spécifiques, ou bénéficiant majoritairement à l’élevage de montagne. A l’heure actuelle, en France, 16% des exploitations et 14% des surfaces agricoles sont situées en zone de montagne. La superficie des exploitations de montagne diffère peu de celles de plaine mais leur potentiel économique est plus faible, en lien avec la forte proportion de surfaces fourragères qui nourrissent respectivement 17, 23 et 48% du cheptel national de vaches laitières, de vaches allaitantes et de brebis. L’analyse des évolutions structurelles et productives des exploitations de montagne révèle une dynamique plutôt positive : la SAU montagnarde s'est relativement bien maintenue par rapport aux risques encourus et le nombre d’exploitations et d’actifs agricoles a diminué moins vite qu’en plaine. A l’heure actuelle, malgré les soutiens publics, le revenu des éleveurs reste nettement plus faible en montagne qu’en plaine et les disparités se sont renforcées récemment. A l’avenir, le renforcement prévu des soutiens publics permettra de combler une partie de ce différentiel, mais la revalorisation des aides ne doit pas masquer que les perspectives de l’élevage de montagne sont liées avant tout aux dynamiques des acteurs locaux qui disposent d’atouts pour réduire les coûts de production et surtout pour valoriser mieux les richesses de leurs terroirs encore insuffisamment exploitées dans certaines zones ; la qualité des produits, de l’environnement, des paysages et de la culture.