Akofena (Jun 2023)
Le miracle de Théophile de Rutebeuf au pinacle du « tout spectacle » : de la transmutation du désir du sujet itinérant ȧ l’aventure générique
Abstract
Résumé : La littérature avant-gardiste, qui s’est illustrée par intermittence, comme une forme de libéralisme esthétique, à travers les époques, par opposition aux théories injonctives d’Horace et d’Aristote, etc., est plus connue avec la tendance baroque, la veine hugolienne et celle récente du XXe siècle. Néanmoins, la critique occulte souvent et délictueusement l’idée selon laquelle elle trouve sa plus parfaite expression dans la littérature médiévale en général, celle dramatique en particulier. Partant de ce postulat, nous nous sommes proposé, dans la présente étude, de lire Le miracle de Théophile, qui appartient au théâtre religieux, comme le carrefour de diverses formes d’écriture de l’époque médiévale (profanes, religieuses). C’est quand l’habituel thème transversal de l’aventure, corrélé à celle de l’amour, s’offre comme matière à la dramaturgie liturgique et favorise une hybridité générique, qui réconcilie les genres favorables à la propagande religieuse (la promotion de la religion chrétienne), politique ou sociale (l’apologie des valeurs dites courtoises l’aristocratie ou de la noblesse féodale) et celle satirique. De cette approche innovante, par son caractère transhistorique et transgénérique, découle l’idée d’œuvre hybride ou caméléonesque semblable à une mosaïque de formes d’écriture distinctes. La pièce s’apparente par ailleurs à sorte de texture abritant une spectaculaire aventure générique qui constitue le prétexte d’une théorisation du genre théâtral comme dans une sorte de mise en abyme. Mots-clés : Aventure ; quête ; femme-prébende ; mosaïque ; spectaculaire