INRAE Productions Animales (Aug 2008)

Les fibres dans l’alimentation des truies gestantes : effets sur la nutrition, le comportement, les performances et les rejets dans l’environnement

  • F.X. PHILIPPE ,
  • V. REMIENCE ,
  • J.Y. DOURMAD ,
  • J.F. CABARAUX ,
  • M. VANDENHEEDE ,
  • B. NICKS

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.2008.21.3.3402
Journal volume & issue
Vol. 21, no. 3

Abstract

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L’intérêt premier d’alimenter les truies gestantes avec des rations enrichies en fibres (REF) est de les rassasier sans apport excessif d’énergie. Une teneur en fibres de l’ordre de 15-20% de NDF (Neutral Detergent Fibre) permet ainsi aux truies d’adapter leur consommation à leurs besoins, ce qui permet d’envisager une distribution à volonté des aliments, technique qui réduit notablement le coût de l’équipement d’alimentation. L’effet des fibres sur la sensation de satiété est notamment attribuable aux plus grandes quantités consommées, à l’augmentation du temps consacré à l’ingestion et à un ralentissement de la vidange gastrique. L’amélioration du niveau de bien-être des truies résultant du rassasiement se traduit par une réduction de la fréquence des stéréotypies et des agressions. L’inconvénient d’une distribution de REF tient à une diminution, cependant limitée, de la digestibilité de l’énergie associée à une accélération du transit intestinal, une production accrue de méthane lors des fermentations et une diminution de l’accessibilité des enzymes digestives et microbiennes aux composants cellulaires. La valorisation de l’énergie provenant des fibres chez la truie est cependant meilleure que chez le porc en croissance. Pour autant que les apports alimentaires tiennent compte de la réduction de la digestibilité de l’énergie, les performances de reproduction des truies ne sont pas affectées. Au contraire, le développement du volume du tube digestif induit par les REF en cours de gestation permet une augmentation de l’ingestion en début de lactation, favorisant ainsi la production laitière et limitant la mobilisation des réserves corporelles. Au niveau environnemental, le recours aux REF diminue les émissions d’ammoniac mais favorise les émissions de méthane.