Ziglôbitha (Mar 2024)
L’esthétique leclézienne de l’apocalypse dans Le déluge et Le procès – verbal
Abstract
Résumé : Bibliquement, le livre de l’apocalypse était destiné aux chrétiens pour soutenir leur espoir dans un contexte de persécution. Le message principal est la victoire du bien sur le mal. Face au sort du monde devenu ténébreux du fait des crises connues, Le Clézio recourt à l’art apocalyptique pour tirer la sonnette d’alarme. Son message est d’annoncer la fin de la vie terrestre si l’on ne cesse pas d’agresser la planète. Dans cette posture écologique, l’auteur fait état d’un présent malheureux où il ressent qu’un événement catastrophique est sur le point de se produire. Source d’angoisse certes, le chaos est révélateur d’un renouvellement du monde, d’une sorte de régénération. Le présent sert à anticiper et préparer la venue d’un nouveau monde. L’objectif du discours apocalyptique leclézien est donc de prédire dans un langage ésotérique l’avenir. C’est un prophète capable de recevoir et de transmettre le message des Cieux. En tant que défenseur de la vie, il affiche son humanisme qui fait de lui un auteur d’espérance, d’amour et de paix. Proche de la nature et des peuples du monde, son empathie se résume en l’altérité et au métissage culturel. Par ces motifs, Le Clézio devient le débonnaire itinérant et le garant de l’ordre mondial. Il vise à faire admettre la perception moderne de l’individu comme étant une créature singulière et irremplaçable. Son art apocalyptique se mue en une forme de célébration de la vie. Mots-clés : apocalypse, catastrophique, humanisme, empathie, écologie