Akofena (Sep 2024)
Stéréotypes et expression de la violence dans Le devoir de violence de Yambo Ouologuem, L’enfant fou de l’arbre creux de Boualem Sansal, Le dernier vol du flamant de Mia Couto et Souveraine magnifique d’Eugene Ebode
Abstract
Résumé: Dans son ouvrage Les lieux de la culture, Homi K. Bhabha (2007) rend compte que les stéréotypes sont des idées reçues, toutes faites et qui, fondés sur des préjugés que l’on a d’une certaine personne, échappent à tout esprit critique. De ce fait, le discours stéréotypé, caractérisant l’idéologie coloniale, fait planer une image dégradée et une vision dévalorisée qui nient à l’Autre toute émancipation et autonomie. De ce fait, les stéréotypes participent à donner une représentation erronée de l’Autre dans laquelle la différence n’a pas de place. Ce discours figé et stéréotypé sur l’Autre traverse les œuvres de Yambo Ouologuem (2003), de Mia Couto (2009), d’Eugène Ebodé (2014) et de Boualem Sansal (2000). En effet, les quatre romans soumis à l’analyse mettent en lumière la persistance des images stéréotypées dans lesquelles l’homme occidental enferme l’Autre. Ils nous donnent à voir que ces représentations négatives de l’Autre tendent à constituer une fixité dans l’imaginaire postcolonial dans la mesure où l’Autre se voit déterminé par un certain nombre d’attributs dévalorisants qui, hérités de l’époque coloniale, continuent de marquer l’imaginaire postcolonial, se révèlent des vecteurs de violence qui trouvent leur expression dans les conflits interethniques bouleversant la société africaine postcoloniale dans la mesure où les stéréotypes, hérités de la période coloniale, continuent, paraît-il, de sustenter l’aversion, l’antipathie tout en envenimant l’animosité interne pouvant donner naissance à des tensions déchirant le tissu social africain postcolonial. Mots-clés : Stéréotype, violence, études postcoloniales, représentations, l’Autre