Recherches Germaniques (Mar 2010)

Prague présente-absente dans Das Schloss de Kafka

  • Lydie Parisse

DOI
https://doi.org/10.4000/rg.1874
Journal volume & issue
Vol. 7
pp. 89 – 104

Abstract

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Dans Le Château de Kafka, aucune mention de Prague, et pourtant la présence en creux de la ville se devine dans la topographie ascensionnelle de cette colline enneigée où le château domine le village, proposant au géomètre de l’incommensurable un parcours aride, une voie étroite. Dans la tradition des récits initiatiques et des fables paraboliques, la topographie métaphysique du roman recoupe un parcours réel : les lieux définissent un ensemble oxymorique et composite qui emprunte aux deux rives de Prague, au centre et aux faubourgs, à la ville moderne, visible et à la ville disparue, invisible. La ville ainsi recomposée en deux espaces antagonistes – le village, le château – confronte le narrateur au mécanisme de l’illusion : le regard est impuissant à comprendre le réel qui se cache derrière des apparences trompeuses, au point que le paysage urbain devient la métaphore d’un itinéraire intérieur, une allégorie de la dépossession.