Symétries, asymétries entre le mouvement de la décolonialité et les pensées post- (postcolonialisme et postmodernisme)

Abstract

Résumé : L’article se propose d’explorer trois courants de pensée que sont : la décolonialité, le postcolonialisme et le postmodernisme. Il est question d’analyser le postcolonialisme et le postmodernisme sous l’angle décolonial. Ce contour analytique permet de voir que ces mouvements de pensée entretiennent des relations, soit des points de similitudes, soit des complémentarités, soit qu’ils s’inscrivent dans des oppositions ou qu’ils se courtois dans le but d’une relativisation. La pensée décoloniale vulgarisée dans les années 1990 par le groupe de recherche Modernité/Colonialité/Décolonialité, se présente comme une pensée engagée dans la lutte contre l’ordre hégémonique/colonial occidental. De fait, cette pensée se trouve en tension avec les théories post (postcolonialisme et postmodernisme). Dans son déploiement, elle veut montrer les limites ces pensées. Ainsi, met-elle en évidence l’inefficacité du postcolonialisme à appréhender et à dénoncer les nouvelles formes de colonisation traduite par la notion de colonialité. Pour les auteurs décoloniaux, le postcolonialisme ne se limite qu’à la critique du colonialisme. La décolonialité se démarque en donnant plus d’éléments pour l’étude des faits coloniaux. Quant au postmodernisme, la décolonialité la perçoit comme un paradigme occidental qui véhicule la sécularisation de l’eurocentrisme. Face au postmodernisme, la décolonialité se présente comme une pensée de globalisation sans rapport hégémonique. C’est pourquoi, sa revendication dans le champ littéraire africain est vue comme une preuve de l’incorporation de cette hégémonie occidentale. Mots-clés : décolonialité ; postcolonialisme ; postmodernisme