E-Spania (Jun 2021)
Sobre materia histórica de la Historia Roderici: revisión crítica, apuntes y sugerencias
Abstract
Les invraisemblances et les déphasages historiques de l’Historia Roderici autant que les indices philologiques tendant à montrer que l’œuvre fut composée à la fin du XIIe siècle invalident la thèse d’un auteur acteur des événements qu’il rapporte ou détenteur d’une information provenant de témoins directs. De son côté, le concept d’« archives cidiennes », outre qu’il manque de fondement empirique et diplomatique, a très peu de rendement heuristique si l’on conteste la réalité de l’imposant cartulaire cidien perdu imaginé par Menéndez Pidal. A partir de là, il convient de rendre l’étude de l’œuvre à une approche plus habituelle : celle adoptée pour l’examen de toute chronique chrétienne du haut Moyen Âge et du Moyen Âge central, avec ses sources historiographiques, documentaires et mémorielles, ainsi qu’avec ses propres valorisations, intentions et inventions. Le concept de « mémoire lignagère cidienne » permet de surmonter les difficultés présentées par la thèse d’un auteur contemporain des faits qu’il narre comme par celle d’archives cidiennes dont l’existence est bien problématique, tout en préservant la possibilité que soit parvenu à l’auteur un écho vivant – authentique, déformé ou forgé du tout au tout – de l’aventure du Campéador. Cependant, son maniement est difficile à cause des investigations extrêmement ardues que suppose la connaissance un peu intime d’hommes lointains dont la trace est en grande partie perdue. Cet apport ne peut guère servir que de ressource auxiliaire venant compléter – quelquefois lumineusement, néanmoins – l’étude primordiale des sources historiographiques et documentaires. A ce propos, ce sont les relations de l’Historia Roderici avec l’historiographie musulmane qui m’amènent à la confrontation la plus décisive et la plus risquée avec la doxa pidalienne. Pourtant, si l’on accepte l’hypothèse d’une rédaction tardive de l’Historia Roderici –en gros, un siècle après les événements qu’elle relate–, ces relations ne peuvent guère consister qu’en une dérivation textuelle. L’étroite conformité des récits – dans leur détail et leurs mots mêmes – dément qu’ils puissent constituer, comme le pensait Pidal, des reflets indépendants d’une même réalité.
Keywords