Violence symbolique et tradition dans la littérature féminine négro-africaine : regards croisés sur la polygamie

Abstract

Résumé : C’est dans un décor rural, métaphore d’une société traditionnelle africaine, que Ken Bugul et Djaïli Amadou Amal tentent de retenir le lecteur dans un univers où les préjugés et les idées reçues s’évaporent peu à peu. Un milieu parsemé de femmes aux destins croisés, en proie à leurs doutes et en perpétuelle quête du bonheur, dans une société où la question des désirs de la femme semble ne jamais se poser. Ainsi, à travers Riwan ou le chemin de sable et Les Impatientes, la problématique de la construction du féminin en Afrique et son rapport à une tradition phallocratique sous l’optique d'une sociologie littéraire, se donne à lire. Une originalité thématique et scripturale visant à briser les tabous socio-culturels, où « celle-qui-écrit » propose dans une franchise subtile sa vision de l’homme, de la femme et du mariage en Afrique. Le lecteur est ainsi amené à découvrir voire à redécouvrir la femme africaine par le biais d’une écriture décomplexée et riche de métaphores. Des représentations de femmes aux multiples facettes : tantôt dociles, tantôt rebelles, revendiquant un « afro-féminisme » dont l’essence même réside dans la simple volonté de choisir. Mots-clés : féminité-tradition-phallocratie-violence-féminisme