Itinéraire du paysan notaire de Bechir Madet ou l’écriture de l’autobiographie par procuration

Abstract

Résumé : Cet article s’appuie sur la poétique autobiographique de Philippe Lejeune et met à l’épreuve les critères énumérés et théorisés dans Le pacte autobiographique (1975). L’objectif visé est de montrer le caractère singulier de l’écriture autobiographique chez Bechir Madet Adep dans le champ littéraire tchadien francophone. En effet, pour exécuter son projet autobiographique fondé sur le témoignage d’un parcours atypique et la défense de ses idéaux, ce dernier crée son « espace autobiographique » en recourant volontiers au style d’entretien, contribuant à l’accomplissement d’une écriture autobiographique par procuration. Etiquetée « autobiographie » par les éditions Ifrikiya (au Cameroun) Itinéraire du paysan notaire est en réalité « un livre écrit à deux mains ». Le « je » qui se raconte dans ce texte est un interviewé (Bechir Madet Adep) qui se prête à un jeu de réponses aux questions préparées à l’avance par l’interviewer (Pierre Tebeu) et qui sont posées dans un ordre bien précis délimitant la mémoire autobiographique et l’orientant essentiellement vers des souvenirs illustratifs du projet autobiographique initial. Mots-clés : Littérature tchadienne, autobiographie, entretien, poétique, projet autobiographique