Filozofija i Društvo (Jan 2013)

Le Narrateur kafkaïen ou la conscience malheureuse prisonnière en régime hégélien. L’exemple du Terrier

  • Petteni Oriane

DOI
https://doi.org/10.2298/FID1301239P
Journal volume & issue
Vol. 24, no. 1
pp. 239 – 253

Abstract

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(francuski) Nous aimerions montrer que Le Terrier de Kafka est représentatif de l’étrange «intersubjectivité» telle qu’elle peut être pensée chez un auteur «mineur». La nouvelle tend à nous rappeler qu’être un sujet à part entière (susceptible d’intersubjectivité) c’est tout d’abord occuper une place «majeure» dans la société. C’est à cette condition que peut être dépassé le moi animal, que peut être risquée la vie, pour se poser comme maître. Ceux qui occupent une place mineure en sont réduit à un Moi animal au sens hégélien, pour qui la vie est la suprême valeur. Ils n’ont pas la force de la risquer et ne peuvent donc entrer dans une lutte frontale pour l’affirmation de leur liberté et de leurs droits, dite de maîtrise. Leur espace de lutte n’est pas une scène publique, de bataille, une scène de la représentation pour filer la métaphore théâtrale, mais un boyau souterrain duquel, dans leur farouche isolement, ils entendent grouiller d’autres consciences prisonnières comme eux. Cellesci n’arrivent pas à accéder à la lumière de la reconnaissance publique, condition d’une existence pleinement accomplie chez Hegel, pour qui l’homme trouve son accomplissement en tant que citoyen de l’État. Ceux qui sont à la marge doivent inventer de nouvelles formes de luttes, souterraines, sous la figure du couloir retors, du réseau, de l’interaction, de branchement de masses entre elles.

Keywords