Lien Social et Politiques (Jan 2011)
Vers une gouvernance privatisée et internationalisée de la conservation. Étude de cas autour du « partenariat public-philanthropique » du parc national de Gorongosa, au Mozambique
Abstract
Le secteur de la conservation, entendue comme la protection de la biodiversité, est marqué en Afrique subsaharienne par la forte présence d’acteurs internationaux : bailleurs de fonds, organisations internationales de la conservation et fondations privées. Le contexte d’extraversion de l’État, c’est-à-dire d’une forte dépendance vis-à-vis des ressources et des acteurs internationaux, sous-tend un discours faisant la promotion d’une privatisation de la nature. L’accent est en effet mis sur l’implication du secteur privé, et notamment sur les partenariats public-privé – maîtres d’oeuvre d’un développement efficace, alliant prise en compte sociale et efficacité économique. L’exemple du parc national de Gorongosa, dans la région centre du Mozambique, cogéré depuis 2008 par l’État et la fondation Carr, fondation philanthropique américaine, illustre ce nouveau mode de gouvernance de la conservation.