L’africanité entre finitude et authenticité

Abstract

Résumé: L’authenticité est la reconnaissance de soi comme « être-au-monde ». Au sens allemand du terme, eigentlichkeit, il s’agit, au-delà de toute connotation morale, de ce qui est « propre à soi ». Pour Gerhard Seel, « être authentique, c’est accepter consciemment, prendre sur soi et supporter le paradoxe de l’existence humaine et de notre échec ». (2005). C’est cet aspect qui se retrouve déjà au sein de la préoccupation philosophique de Martin Heidegger qu’il nous importe d’évaluer dans cet article. L’être humain, situé dans l’horizon bouché de son existence qui se décline entre sa naissance et sa mort, ne découvre son essence que dans ce « pouvoir-être » fini qui, en réalité, est son « être-possible ». (Sein und Zeit § 53). Dans la situation de l’être-là africain, prise entre désir d’affirmation de soi et faits historiques de négation de soi (esclavage, colonisation), la recherche d’authenticité ne peut que se fonder sur l’originaire en chaque être, à savoir la finitude comme essence humaine. Il en ressort comme objectif l’acceptation et la méditation de notre condition humaine comme chemin pour l’authenticité de l’être-là africain. Mots-clés : authenticité-ipséité- finitude- phénoménologie- possibilité- être humain.