Tr@jectoires (Nov 2008)

Ludwig Feuerbach : la religion de l’Homme

  • Anne Durand

Journal volume & issue
Vol. 2

Abstract

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Comment le père de l’athéisme moderne peut-il être en même temps celui qui réaffirme en l’Homme la religion comme conscience de soi ? Il s’agit de montrer en quoi Feuerbach, loin de nier toute réalité à la religion, ne remet en cause que l’existence d’un Dieu personnel et l’immortalité de l’Homme. En effet, il affirme que la religion est propre à l’essence humaine. La philosophie a contrairement à la théologie, pour objet de dévoiler le fondement anthropologique de la religion, c’est-à-dire, l’identité entre la conscience de Dieu et la conscience de soi de l’Homme. L’Homme prend alors conscience de son essence, c’est-à-dire de son appartenance à la communauté humaine. Feuerbach tente donc de dépasser tant l’abstraction théologique que celle de l’individu isolé, unique, pensé par Stirner. L’essence infinie de l’Homme s’exprime socialement au sein d’une communauté humaine et c’est ce qui rend possible une praxis sociale. Ce passage de la croyance en un Dieu personnel à la praxis sociale nécessite de s’interroger sur l’essence de la religion ainsi que sur le caractère anthropologique de la philosophie de Feuerbach.

Keywords