Critical Stages (Jun 2011)
A Revolution Sells Its Children
Abstract
On s’interroge ici sur le fait que la conscience critique et l’engagement social au théâtre dans une période de transition économique (ce qui, en Europe de l’Est, n’est qu’une manière décente de parler de vulgaire « accumulation originale de capital ») seraient autant combattus, voire davantage, que dans des régimes non démocratiques. Les obstacles sont toujours plus difficiles à surmonter car ils sont invisibles, n’apparaissant plus sous la forme d’une négation ouverte de libertés, mais plutôt comme des intérêts cachés, politiques et surtout financiers. Le point culminant de la situation apparemment absurde, qui constitue en fait la manifestation d’une parfaite logique politico-financière, est représenté dans le cas décrit ici. Certains projets prétendument contestataires ne sont en fait qu’une « cohabitation » avec le pouvoir politique et cette mutation « perverse », aujourd’hui en Serbie, résulte de la dépendance du théâtre et de la culture à l’égard des sources de financement gouvernementales ou pro-gouvernementales. Comme l’illustrent les imprimés sur des tasses et des T-shirts, la révolution n’a pas seulement dévoré ses enfants : elle les a simplement vendus