Recherches (Jun 2012)

Écriture et échec dans l’œuvre de Diamela Eltit

  • Catherine Pélage

DOI
https://doi.org/10.4000/cher.11989
Journal volume & issue
Vol. 8
pp. 27 – 38

Abstract

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La romancière chilienne Diamela Eltit écrit des romans qui établissent avec le lecteur une relation fondée sur un malaise intimement lié à la notion d’échec. L’échec se manifeste sur plusieurs plans : l’échec des relations familiales comme le montre par exemple la désintégration de la famille des protagonistes de El cuarto mundo qui reflète un naufrage collectif lié à l’instauration de la dictature d’Augusto Pinochet et un naufrage de la romancière qui perd de façon significative les majuscules de son nom. Pensons également à El Padre mío dans lequel Diamela Eltit transcrit le discours délirant d’un vagabond rencontré dans les rues de Santiago. L’échec individuel de cet homme laissé en marge de la société renvoie à un malaise politique, social et économique ainsi qu’aux doutes d’une romancière face à cette réalité et à la difficulté de l’aborder dans une œuvre écrite. Pensons enfin à Mano de obra dans lequel Diamela Eltit aborde l’échec individuel et collectif des employés d’un supermarché ; ce roman traite également des difficultés, pour un écrivain, d’éviter que son œuvre ne devienne un simple produit de consommation.

Keywords