Recherches (Jun 2012)
Écriture et échec dans l’œuvre de Diamela Eltit
Abstract
La romancière chilienne Diamela Eltit écrit des romans qui établissent avec le lecteur une relation fondée sur un malaise intimement lié à la notion d’échec. L’échec se manifeste sur plusieurs plans : l’échec des relations familiales comme le montre par exemple la désintégration de la famille des protagonistes de El cuarto mundo qui reflète un naufrage collectif lié à l’instauration de la dictature d’Augusto Pinochet et un naufrage de la romancière qui perd de façon significative les majuscules de son nom. Pensons également à El Padre mío dans lequel Diamela Eltit transcrit le discours délirant d’un vagabond rencontré dans les rues de Santiago. L’échec individuel de cet homme laissé en marge de la société renvoie à un malaise politique, social et économique ainsi qu’aux doutes d’une romancière face à cette réalité et à la difficulté de l’aborder dans une œuvre écrite. Pensons enfin à Mano de obra dans lequel Diamela Eltit aborde l’échec individuel et collectif des employés d’un supermarché ; ce roman traite également des difficultés, pour un écrivain, d’éviter que son œuvre ne devienne un simple produit de consommation.
Keywords