Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Oct 2024)
Évaluation de l’effet de la pandémie de COVID-19 sur le taux d’hospitalisation pour des raisons de santé mentale chez les jeunes au Canada : analyse de séries chronologiques interrompues
Abstract
IntroductionCette étude a évalué l’effet de la pandémie de COVID-19 sur l’évolution des taux d’hospitalisation pour des raisons de santé mentale ou de dépendance chez les jeunes (de 10 à 17 ans) dans les provinces et territoires du Canada (à l’exception du Québec) entre le 1er avril 2018 et le 5 mars 2022. MéthodologieNous avons effectué une analyse de séries chronologiques interrompues sur trois périodes : T0 (avant la pandémie : du 1er avril 2018 au 15 mars 2020), T1 (début de la pandémie : du 15 mars 2020 au 5 juillet 2020) et T2 (fin de la pandémie : du 6 juillet 2020 au 5 mars 2022). RésultatsAvant la pandémie, les taux d’hospitalisation pour des raisons de santé mentale ou de dépendance étaient très variables d’une région à l’autre, avec des taux hebdomadaires allant de 6,27 événements pour 100 000 personnes (Manitoba) à 85,59 événements pour 100 000 personnes (trois territoires). Au cours de la période T1, le taux d’hospitalisation hebdomadaire à l’échelle nationale (à l’exception du Québec) est passé de 12,82 événements pour 100 000 personnes avant la pandémie (IC à 95 % : 12,14 à 13,50) à 5,11 événements pour 100 000 personnes (IC à 95 % : 3,80 à 6,41). Il n’y a pas eu de changement statistiquement significatif du taux d’hospitalisation pour des raisons de santé mentale ou de dépendance dans les provinces et les territoires pour la période T2 par rapport à la période T0. Cependant, le taux d’hospitalisation pour automutilation a augmenté de façon considérable chez les filles dans l’ensemble du Canada et dans la plupart des provinces au cours de cette période. ConclusionBien que plusieurs études canadiennes aient fait état d’une augmentation du nombre de consultations externes et de consultations aux urgences pour des raisons de santé mentale ou de dépendance chez les jeunes pendant la pandémie de COVID-19, cette hausse ne s’est pas traduite par une augmentation du nombre de patients hospitalisés, à l’exception notable des cas d’automutilation chez les filles.