Akofena (Sep 2023)

Mythes ou réalité dans le manuel de la 1AS algérien : qui façonne les représentations collectives de nos apprenants ?

  • Sihame KHARROUBI & Cherifa ZIDOURI

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.n009v1.37.2023
Journal volume & issue
Vol. 01, no. 009

Abstract

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Résumé : Le terme majoritairement employé aujourd’hui de « femme battue », ne saurait faire aujourd’hui l’économie de la diversité des violences subies par les femmes au sein du couple. Parmi elles, il est difficile d’isoler les violences sexuelles et très particulièrement celle du « viol conjugal », tant le tabou est encore puissant et la révélation délicate. La honte pèse sur ces femmes et, parfois, n’échappe pas totalement aux intervenants sociaux eux-mêmes. Les rapports sexuels entre époux, en ce qu’ils font partie des devoirs conjugaux, sont certes, l’une des expressions de l’affection qu’ils se portent mutuellement. Et ce devoir conjugal a longtemps fait obstacle, notamment en Afrique, à la « notion d’agression », « violences sexuelles », « viol au sein du couple » sur le fondement de la présomption de consentement entre époux, faisant désormais place dans de nombreux couples à une sorte de « culture du viol au nom de l’amour » . Un consentement à partager, une vie sexuelle régulière avec son ou sa conjointe, certes, cependant, cela ne doit pas s’analyser comme une obligation de satisfaire l’autre à la moindre demande, ni comme un droit de disposer du corps de l’autre, ni d’entretenir des relations sexuelles en cas d’empêchement avéré. Mais malheureusement, on enregistre encore des cas de viols conjugaux impunis au grand dam des femmes en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier et ce, malgré l’arsenal juridique déployé par le législateur à cet effet. Ce qui donne naturellement à croire que l'existence d’un arsenal législatif dans un pays ne garantit pas toujours son application. L’ineffectivité de cette répression repose sur un ensemble de facteurs historiques, culturels, sociaux et psychologiques non négligeable qui imprime un rapport de domination des hommes sur les femmes, traduisant l’image d’une justice encore patriarcale et archaïque qui opprime la femme dans sa dignité. D’où, la nécessité pour sortir la femme de ce carcan, d’adopter des pratiques judiciaires et des politiques pénales qui créent un environnement sûr et sécuritaire, libre de tout de violence. Tel est la contribution que nous nous employons à apporter à travers cet article à ce colloque. Mots-clés : viol conjugal, tradition africaines, répression, femme, violence.