Revue LISA (May 2004)
Æsthetics and Politics: Italian Opera as Revealed in the Correspondence of James Harris
Abstract
La correspondance de James Harris, premier comte de Malmesbury, est une source importante de documents sur la période passée par Haendel à Londres et sur la réception en cet endroit de l’opéra italien au cours du dix-huitième siècle. L’opéra italien est avec le théâtre français le genre de divertissement le plus prisé en Europe. En Angleterre, ce genre en vogue est le théâtre d’affrontements les plus rudes entre compagnies concurrentes. En 1736, Haendel et une compagnie rivale, The Opera of the Nobility, protégée par le prince de Galles, s’affrontent durement. C’est le moment aussi où se discute au Parlement la protection de la production artistique. La concurrence féroce épuise Haendel qui décide que l’opéra italien n’a décidément pas sa place à Londres et cesse d’en composer. Entre les années 1740 et 1780, les sources sur la vie musicale à Londres sont rares, mais la correspondance d’un frère de James Harris révèle qu’une nouvelle forme d’opéra, plus légère, apparaît à ce moment : l’opéra-bouffe. Cependant, au moment où s’amorce une division nette entre l’ancien et le moderne dans la musique telle qu’elle est pratiquée en Angleterre, la pratique musicale tend à se concentrer sur la sphère privée et à devenir plus socialement exclusive, sous l’influence de la France.