Alternatives Rurales (Oct 2017)
Les exportations marocaines de clémentine et de pomme de terre en Afrique de l’Ouest
Abstract
Cette étude entreprend une analyse des exportations marocaines de la clémentine et de la pomme de terre vers les pays de l’Afrique de l’Ouest à travers : 1) le circuit formel contrôlé par l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations, d’une part, et 2) le circuit informel, d’autre part. A travers la comparaison des chaines logistiques dans les deux cas, l’objectif final est de procéder à la comparaison des résultats financiers des exportateurs, sachant que c’est le circuit informel qui domine des exportations. Pour ce faire, l’analyse met l’accent dans un premier temps sur le positionnement du Maroc par rapport aux autres pays concurrents. Ensuite, grâce à une enquête au niveau de deux zones d’exportation (Souss Massa et Casablanca), nous évaluons la chaîne logistique (ou Supply chain) d’exportation notamment vers le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Les résultats de cette étude indiquent qu’étant animé en majorité par des circuits désorganisés du secteur informel, le marché ouest africain demeure très opaque, ce qui nécessite une intervention urgente de la part des pouvoirs publics et des professionnels pour sa régularisation. D’autre part, les opérateurs profitent d’une marge d’exportation au secteur informel supérieure de 1,5 dh/kg et 1 dh/kg respectivement pour la clémentine et la pomme de terre par rapport au secteur formel. Cette différence est essentiellement due aux charges de conditionnement plus élevées pour le secteur formel. En revanche, les opérateurs du secteur informel souffrent de problèmes d’accès aux crédits et aux instruments de risque à travers les assurances. Compte tenu de la nécessité d’uniformiser « l’origine Maroc » pour toutes les destinations afin de préserver l’image de marque des exportations marocaines de fruits et légumes, il est recommandé d’examiner les possibilités de soutien au conditionnement pour la destination Afrique tout en amenant les exportateurs du circuit informel à se conformer aux règles de l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations.