Aletria: Revista de Estudos de Literatura (Aug 2014)

Pour un partage du visible: Mes Algéries en France , de Leila Sebbar

  • Jean-Pierre Montier

DOI
https://doi.org/10.17851/2317-2096.24.2.168-176
Journal volume & issue
Vol. 24, no. 2
pp. 168 – 176

Abstract

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Dans Mes Algéries en France, Leïla Sebbar use de la forme de l’iconotexte pour son hybridité, miroir de sa propre «bigarrure» généalogique. Tel un gant que l’on retournerait, elle se sert de ce genre «bâtard» pour affirmer la nécessité conjointe de suturer les blessures que l’histoire a ouvertes entre les familles des deux rives de la Méditerranée, et de penser le récit d’une vie singulière comme lié, «cousu», à celui de toutes les autres vies. Dès lors l’écriture de l’Histoire et l’autobiographie littéraire convergent-elles dans ce livre singulier pour inventer une nouvelle formule de l’autobiographie, que je nomme ici «alterégotiste», qui est peut-être particulière à la figure de la femme écrivain, mais qui est peut-être également liée à un usage singulier de la photographie, dont le potentiel de conservation du passé ne concerne pas exclusivement la personne ou la famille, puisqu’on voit Leïla Sebbar l’utiliser de manière à circonscrire un véritable «lieu de mémoire» collectif, au sens où l’historien Pierre Nora emploie ce terme.

Keywords