Carnets de Géographes (Sep 2013)
La ville, ses espaces-temps migratoires et religieux : quelles possibilités et capacités d’ancrage pour les Subsahariens chrétiens au Caire ?
Abstract
Dans un contexte géopolitique de « maintien de l’asile au Sud » et d’installation de migrants subsahariens dans les métropoles d’Afrique du Nord, il apparaît pertinent dans le cas du Caire d’interroger les processus d’ancrage urbain de ces migrants, à la lumière du religieux. En effet, au sein de cette impasse migratoire, les Africains, majoritairement chrétiens, « puisent » dans le religieux des ressources multiformes. Confrontés aux discriminations et à la précarisation, ce sont des ONG confessionnelles et des églises missionnaires qui accueillent au quotidien des exilés du Soudan et de la Corne de l’Afrique. Proposant des services, des emplois, une offre élargie d’offices religieux, ces églises ont connu une véritable revitalisation au cours du temps. Elles ont non seulement polarisé certains commerces « ethniques » mais ont aussi orienté les logiques résidentielles de certains groupes migrants. Face aux arrivées croissantes, ce système d’assistance révèle des défaillances depuis le début des années 2000. Cependant, d’autres ressources et possibilités d’ancrage émergent, « par le bas ». Parmi elles, les mobilités et les formations religieuses, notamment au sein de la sphère protestante évangélique, et la création d’églises africaines. La dimension symbolique du territoire d’accueil et les coptes évangéliques vont pouvoir jouer un certain rôle dans le processus de reterritorialisation des migrants.
Keywords