Akofena (Jun 2024)

Les objets d’origine ivoirienne au cœur de la restitution du patrimoine hors Afrique : vers une communication muséale convenable ?

  • Ernest KPAN

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.n012.vol.6.11.2024
Journal volume & issue
Vol. 06, no. 012

Abstract

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Résumé : Dans des anciennes colonies françaises comme la Côte d’Ivoire, les modes de pensée, systèmes de valeurs et de connaissances locales ont connu des perturbations. Ces facteurs ont entraîné une perte de liens générationnels et des déséquilibres cognitives. La séparation des objets de leurs communautés d’origine et la déformation récurrente de leurs significations conduisent à des pertes de connaissances traditionnelles importantes. L’absence d’œuvre symbolique comme le Djidji Ayokwè, tam-tam parleur, pris depuis 1916, aux mains des villageois d’ethnie Atchan (Ebrié) vivant dans la zone d’Abidjan est évocateur. En 2019, la Côte d’Ivoire a officiellement fait la demande de 148 objets à la France sur environ 20 000 artefacts d’origine ivoirienne détenus à l’international dont près de 4000 objets sont conservés au Musée du quai Branly à Paris. Dans sa demande, le gouvernement de Côte d’Ivoire a insisté sur la restitution d’objets symboliques d’une grande importance pour l’histoire et la vie de la soixantaine de peuples établis en Côte d’Ivoire. Ces biens culturels constituent un pan indéniable de l’art traditionnel africain. Aujourd’hui, l’approche du contexte historique dans lequel fut acquis les objets, l’identification, la cartographie et l’étude documentaire sont au cœur d’une phase de coopération muséale bilatérale entre la Côte d’Ivoire et la France. Dans un objectif d’accès, de connaissance des objets par le grand public, cette première vague de restitution constituera un geste fortement historique pour la nation ivoirienne. Mots-clés : objets ivoiriens, restitution, communication muséale convenable