Oilseeds and fats, crops and lipids (Sep 2016)
De l’oléochimie à la bioraffinerie : continuité de développement pour le secteur des corps gras ?
Abstract
L’oléochimie est une science très ancienne dont l’objectif est de transformer les corps gras animaux ou les huiles végétales pour produire des molécules chimiques, telles que des alcools gras, des acides gras, des esters plus ou moins complexes, entrant dans de multiples applications telles que les savons, les lubrifiants, les tensio-actifs, les agents de rhéologie, et bien d’autres applications. Depuis le début des années 90, grâce au développement des technologies et notamment à la transposition dans le domaine des huiles et corps gras de technologies préalablement développées pour la pétrochimie (comme la métathèse par exemple (Poels EK, Moulijn JA, Sibeijn MJ. 1994. Am. Oil Chem. Soc. 71 : 553)), cette science évolue pour produire des molécules de plus en plus complexes, et notamment des intermédiaires de synthèse qui entrent dans la préparation de polymères (par exemple des acides dimères, ou des diacides, qui sont modifiés -ou pas- en diols ou diamines ou autres molécules bifonctionnelles de type amino-acides). La bioraffinerie quant à elle, à l’instar de la raffinerie, vise à développer le meilleur usage possible des différentes fractions d’une plante. Le premier exemple (et meilleur à ce jour) est l’amidonnerie, qui au-delà du développement des dérivés de l’amidon, fractionne complètement la graine de blé ou de maïs afin d’en tirer le maximum de valeur possible. Bien qu’un certain nombre de développements aient été menés depuis quelques années, les unités de trituration et raffinage des graines oléagineuses sont encore loin de s’apparenter à ce degré de fractionnement. L’objectif de cet article est de montrer que même si les développements successifs des usages faisables à partir des corps gras et des huiles ont suivi des choix parfois politiques, il n’en reste pas moins que ces choix ne peuvent être considérés que comme des « déclencheurs » et qu’à termes c’est la capacité que ces unités auront à générer de la valeur qui permettra d’assurer leur pérennité dans le temps.
Keywords