Recherches (Jun 2011)

Lorsque l’écriture affronte les fantômes de la dictature

  • Lucie Valverde

DOI
https://doi.org/10.4000/cher.9290
Journal volume & issue
Vol. 6
pp. 281 – 290

Abstract

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Purgatorio revisite le temps de la dictature militaire de 1976 dans l’espoir d’exorciser les années d’exil qu’a connues l’auteur. Ces années volées, irrécupérables, il va néanmoins tenter de les reconstruire à travers la fiction, en faisant réapparaître ce qui a disparu, en redonnant vie à toutes les possibilités que l’Histoire a anéanties, à tout ce qui aurait pu être mais n’a pas été. Grâce au pouvoir de l’imagination, Martínez va combler ce vide et conjurer la douleur de l’absence. Dans ce combat, les mots constituent une arme qu’utilisent aussi bien les pouvoirs civil et militaire dans leur construction d’une irréalité sinistre – propagande, censure, illusions diverses –, que les contre-pouvoirs présents dans le roman, comme les arts et les personnages cartographes qui dessinent des cartes pour que les gens ne disparaissent pas. Ces contre-pouvoirs vont ainsi éclairer les zones d’ombre que cachent les mots de la dictature, défaire leur pouvoir de mort et corriger la réalité qu’ils ont créée.

Keywords