Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Feb 2024)
Accès aux écrans dans les espaces privés au début de l’adolescence et difficultés scolaires et sociales à la fin des études secondaires chez les garçons et les filles
Abstract
IntroductionAu Canada et aux États-Unis, les lignes directrices sur l’utilisation des médias numériques chez les jeunes recommandent de tenir les écrans hors de la chambre à coucher. Cette étude a pour objectif de vérifier si la présence d’un écran dans la chambre à coucher à 12 ans permet de prédire des difficultés scolaires et sociales à 17 ans. MéthodologieLes participants sont issus de la cohorte de naissance de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (661 filles et 686 garçons). À l’aide d’analyses de régression linéaire tenant compte des facteurs de confusion individuels et familiaux potentiels, nous avons estimé les associations entre, d’une part, le fait d’avoir un écran (télévision ou ordinateur) dans sa chambre à coucher à 12 ans et, d’autre part, les moyennes globales autodéclarées, le risque de décrochage scolaire, le comportement prosocial et la probabilité d’avoir eu une relation amoureuse au cours des 12 derniers mois à 17 ans. RésultatsTant chez les garçons que chez les filles, la présence d’un écran dans la chambre à coucher à 12 ans a permis de prédire des notes globales inférieures (B = −2,41, p ≤ 0,001 pour les garçons; B = −1,61, p ≤ 0,05 pour les filles), un risque de décrochage supérieur (B = 0,16, p ≤ 0,001 pour les garçons; B = 0,17, p ≤ 0,001 pour les filles) et une probabilité moindre d’avoir eu une relation amoureuse (B = −0,13, p ≤ 0,001 pour les garçons; B = −0,18, p ≤ 0,001 pour les filles) à 17 ans. Le fait d’avoir un écran dans sa chambre à coucher était également un facteur prédictif d’un niveau inférieur de comportement prosocial (B = −0,52, p ≤ 0,001) à 17 ans chez les garçons. ConclusionLa présence d’un écran dans la chambre à coucher au début de l’adolescence ne permet pas de prédire une santé et un bien-être positifs à long terme. Les lignes directrices des sociétés de pédiatrie à l’intention des parents et des jeunes devraient recommander plus vigoureusement de garder les écrans hors de la chambre à coucher et de ne pas laisser aux enfants un accès illimité aux écrans dans les espaces privés.