e-Scripta Romanica (Nov 2023)

La ville comme lieu de mémoire : représentations de la ville de Bruges dans “Bruges-la-Morte” (1892) et “Le Carillonneur” (1897) de Georges Rodenbach

  • Elena Dineva

DOI
https://doi.org/10.18778/2392-0718.11.12
Journal volume & issue
Vol. 11
pp. 130 – 141

Abstract

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Cet article se propose de tracer l’image de la ville de Bruges, telle qu’elle se présente dans les deux romans de l’écrivain belge Georges Rodenbach Bruges-la-Morte (1892) et Le Carillonneur (1897). En revêtant l’aspect d’un personnage principal à part entière, la ville de Bruges participe aux parcours mnémoniques des deux protagonistes, le veuf Hugues Viane et le jeune architecte Joris Borluut, qui devient le carillonneur de la ville. Il s’agit d’une image complexe à l’intérieur de laquelle la cité flamande se manifeste d’abord comme un espace symbolique que les protagonistes explorent, s’approprient, intériorisent et qui ne cesse de tenir en éveil leur mémoire individuelle. Bruges sera ensuite évoquée comme une scène de conflit entre l’ancien et le nouveau, autrement dit entre, d’une part, l’ordre préétabli et immuable qui gère la vie des deux hommes, et, d’autre part, tous les éléments perturbateurs qui cherchent à s’y infiltrer pour déstabiliser leur équilibre affectif. Enfin, analysée à travers le prisme de la mémoire, la cité flamande sera définie comme un espace fortement féminisé dont les caractéristiques principales nous tenterons de mettre en évidence dans la dernière partie de cet article.

Keywords