Revue d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux (Dec 2024)
Comment prendre en compte les mobilités saisonnières du bétail dans l’estimation de la charge animale d’un territoire sud-sahélien ?
Abstract
Contexte : Au Sahel, les statistiques sur le cheptel d’un territoire administratif sont imprécises car elles sont basées sur des recensements par sondage, souvent anciens et actualisés par des coefficients de croît appliqués à l’échelle nationale. Objectif : Notre étude visait à quantifier le cheptel présent au cours d’un cycle annuel sur le territoire de Dantchandou au Niger afin d’estimer les besoins en fourrages, les impacts sur les ressources disponibles, les flux de matière organique et les émissions de méthane entérique. Méthodes : Le cheptel communal a été dénombré sur une année par espèce, sexe et classe d’âge. Le cheptel des 1 556 familles d’agro-éleveurs et agropasteurs sédentaires a été systématiquement recensé dans 40 points d’abreuvements. Une enquête exhaustive, menée dans 6 des 40 villages de la commune, a recensé le cheptel des 1 515 familles d’agriculteurs possédant quelques têtes de bétail. Les effectifs ont été extrapolés aux 3 983 familles d’agriculteurs des 34 autres villages. Les troupeaux des 45 pasteurs étrangers qui séjournent temporairement dans la commune ont été décomptés exhaustivement. Les flux saisonniers hors de la commune d’une partie des troupeaux des agropasteurs ont été quantifiés pour établir les charges mensuelles sur la commune. Résultats : le cheptel du territoire était composé de 22 028 bovins, 19 597 caprins et 22 374 ovins auxquels s’ajoutent ceux des pasteurs étrangers. Les mesures de poids vifs saisonniers ont permis d’exprimer cette charge en unité de bétail tropical, à savoir 0,38, 0,28 et 0,23UBT/ha en saison des pluies, en saison sèche et fraîche et en saison chaude respectivement. Les poids métaboliques ont permis d’estimer les besoins fourragers : 231, 172 et 139 kg MS/ha en saison des pluies, saison sèche et fraîche et en saison chaude respectivement. Conclusions : les estimations des besoins fourragers saisonniers seront confrontées à celles d’ingestion fourragère faites à partir de l’analyse des échantillons de fèces prélevés selon les saisons.
Keywords