Estudios Románicos (Dec 2014)

Fouad Laroui or when the novelist become an historian

  • Amraoui Abdelaziz

Journal volume & issue
Vol. 23

Abstract

Read online

Quand l’Histoire s’immisce dans la fiction les frontières génériques sont brisées. Du ludique fictif on passe au sérieux historique, et vice versa. Dictionnairiquement, le mot “Histoireˮ est ambigu. Il est à la fois, un ensemble d’événements réels, historiquement daté et localisés et donc forcément circonscrits; et une façon de représenter le réel ou la réalité en feignant de raconter ce qui a pu ou pourrait advenir. Les romanciers maghrébins vont trouver dans cette interpénétration sémantique une aubaine pour que leurs récits aillent à la rencontre d’une Histoire institutionnellement officielle. Ils développent, et ce depuis peu, une boulimie pour l’Histoire que leurs aînés et prédécesseurs n’ont pas bien cultivés. Et même s’ils ne cherchaient pas essentiellement L’Absent de l’histoire (Certeau 1973), ils vont jouer aux pédagogues pour exposer, fût-ce sous le label générique « roman », une partie critique de l’Histoire du Maroc de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle en mêlant personnalités historiques et personnages au service de la fiction. Marthe Robert définit le roman en ces termes: « Genre révolutionnaire et bourgeois, démocratique par choix et animé d’un esprit totalitaire qui le porte à briser entraves et frontières, le roman est libre, libre jusqu’à l’arbitraire et au dernier degré de l’anarchie » (1972: 14). C’est dans cet esprit que nous tenterons de voir comment l’Histoire avec un grand H est instrumentalisée dans La Vieille dame du Riad de Fouad Laroui et Pèlerinage d’un artiste amoureux de Khatibi et comment s’opère ce transfert de la référentialité historique soumise à une épreuve de vérification dans un récit a priori appartenant au régime fictionnel.

Keywords