Images mouvantes de la guerre dans Les récits de Sébastopol (1868) de Tolstoï et Pilote de guerre (1942) de Saint-Exupéry : du trauma à la compassion résiliente

Abstract

Résumé : Des renversements novateurs de la situation énonciative se présentent dans le cadre de la représentation satirique de la guerre, de la seconde moitié du XIXe siècle au milieu du XXe siècle. Ils soulèvent d’énormes interrogations dans ce présent article et révèlent d’excellentes qualités de reporter, conduisant l’hybridité générique du roman et faisant de Tolstoï et de Saint-Exupéry de véritables essayistes. Devenant de fervents pionniers de la littérature de repotage, ces deux auteurs suivent les moindres détails des traits traumatiques des protagonistes qui plongent dans la labilité spatiale et émotionnelle. La sphère chronotopique de la réception, qu’ils ont implantée dans leurs récits, intégre une compassion résiliente que se partagent le lecteur, les narrateurs et les personnages. Ainsi, le patriarche russe et l’écrivain aviateur suivent un rythme pathétique, ontologique d’images martiales dont les palliatifs dessinent des affinités spirituelles, suggérant leur commune inspiration dans la civilisation judéo-chrétienne. Mots-clés : Représentation, images, guerre, trauma, labilité, compassion, réception, résilience