Mouvements et Enjeux Sociaux (Feb 2024)

Conservation de la biodiversité à travers les savoirs endogènes dans la chefferie de Kabare au Sud Kivu (RD. Congo)

  • Juvénal BAGUMA MUPENDA,
  • Honoré BELESI KATULA

Journal volume & issue
Vol. 1, no. 132
pp. 175 – 186

Abstract

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Cette étude a consisté, au regard de la destruction de la nature et du risque de disparition des savoirs endogènes relatifs à la conservation de la nature dans la chefferie de Kabare, à analyser les causes de cette destruction ainsi qu’à inventorier ces savoirs. Ainsi, il se fait remarquer que les causes de la destruction de la nature dans la chefferie de Kabare sont, notamment, les activités agricoles, la surexploitation des ressources forestières, les feux de brousse, la destruction des sous-bois, les dégâts causés par les animaux sauvages, l’agro-biodiversité ou élevage, le commerce des animaux sauvages, la surexploitation des ressources halieutiques, la pollution du lac Kivu et des rivières. D’autres causes jugées de secondaires sont aussi liées aux perturbations climatiques, aux projets de développement, à la croissance démographique, à l’insuffisance des connaissances, à la pauvreté et à la faiblesse du cadre juridique et institutionnel. S’agissant de la conservation de la nature à travers les faits légendaires, la population de la chefferie de Kabare recourt aux savoirs endogènes dans les rituels d’intronisation et d’inhumation du chef coutumier décédé. Au cours de l’exercice de son pouvoir, le chef coutumier organise des sanctuaires coutumiers qui sont des sites sur lesquels il organise des cultes des ancêtres. Au sein de ces sanctuaires se développe une biodiversité animale et végétale protégée par la coutume. La tradition orale dispose également des adages et des proverbes auxquels la population fait recours pour transmettre les messages d’éducation environnementale à travers les générations. De l’autre côté, cette population est arrivée à sacraliser les espèces animales en les considérant comme totems des clans. Cette façon de faire contribue à la conservation de ces espèces. L’étude a aussi inventorié les savoirs et les pratiques traditionnelles dans les activités socioéconomiques de la population. Ainsi, ces savoirs sont appliqués dans les secteurs agricole, pastoral, pêche et chasse.

Keywords