Recherches (Nov 2020)
« Mentir n’est pas jouer » au théâtre de la récupération de la mémoire historique
Abstract
Isabelle Reck examine la manière dont l’auteure, dramaturge et metteuse en scène espagnole Laila Ripoll (1964), petite fille d’exilés, revisite l’histoire des disparus dans Santa Perpetua (2009) et y décortique les mécanismes et les stratégies pour maintenir scellée – au pays de la démocratie retrouvée – la pierre tombale du silence refermée sur les fosses communes de la guerre civile espagnole. Depuis sa première pièce, La ciudad sitiada (1996), jusqu’à ses dernières productions Un hueso de pollo (2009), Santa Perpetua (2010) ou encore El triángulo azul (2014) et Donde el bosque se espesa (2018), Laila Ripoll n’a cessé d’interroger les silences et les mensonges sur les disparus des fosses communes de la guerre civile et du franquisme. Et, ce faisant, d’interroger aussi toutes ces « zones zéro » des guerres et des conflits, des violations des Droits de l’Homme, en Europe et dans le monde. Son théâtre examine les mécanismes et les stratégies de l’art du mentir : la mystification, la mauvaise foi, le non-dit, le silence, le déni, le négationnisme, le “mensonge absolu”.
Keywords